vendredi 20 avril 2012
La Paresse - Chapitre I
De nos 7 péchés capitaux, la paresse semble aussi un des moindres, comme la gourmandise. Après tout la paresse semble ne porter tort qu’au paresseux. Le paresseux ressemble à cette personne au fond de son lit. L’idée de la paresse est souvent associée au farniente, à la détente, au repos, à l’inverse du travail.
Mais en fait qu’est-ce que la paresse?
Voyons ce que nous en dit wikipédia :
La paresse (du latin pigritia) est une propension à ne rien faire, une répugnance au travail ou à l'effort. Considérée comme un péché dans la religion catholique, elle est élevée au rang de valeur par certains courants idéologiques contestataires.
Nous avons là deux idées :
1- La propension à ne rien faire
2- La répugnance au travail ou à l’effort
Et bien, à vrai dire la répugnance au travail est une chose normale quand le travail que nous accomplissons nous répugne. Et le dégout pour l’effort est également une bonne chose car nous n’avons pas à nous efforcer de faire. En ce sens, le fait que ces idées aient été élevées au rang de valeurs par certains courants idéologiques est fort louable.
Regardons ensemble ces deux aspects avant de nous pencher sur celui qui est vraiment de la paresse.
Le travail est l’activité que nous déployons dans notre vie sociale ou familiale selon notre statut. Ce travail est, normalement, le lieu où nous allons déployer nos compétences et exprimer nos talents. Combien de personnes peuvent s’estimer comblées, à l’heure actuelle, dans leurs activités? Combien font un travail dans lequel elles s’épanouissent? Et pour commencer : combien de personnes ont découvert leurs talents et leurs compétences, et en usent avec bonheur?
Nous comprenons aisément que faire quelque chose qui nous pèse pousse à ce type de “paresse” qui en fait n’en est pas. Un travail qui n’apporte aucun plaisir, aucune autre valeur qu’une valeur économique, ne motive pas, ou peu. De là, nous pouvons comprendre que certaines personnes vont chercher au travers de leur travail une autre compensation, comme une compensation financière ou une reconnaissance sociale. Nous pouvons le comprendre tout en comprenant désormais qu’à défaut d’alimenter leur être véritable cela va améliorer leur image, leur fausse bonne image d’eux et les perdre un peu plus.
Quand à l’effort, si nous nous observons bien nous verrons que quand quelque chose nous passionne, quand nous sommes motivés, nous sommes capables d’accomplir en toute simplicité et sans effort ce qui pourrait paraitre insurmontable à notre voisin. Faire des efforts va à l’encontre de notre être. Si nous nous efforçons nous nous contraignons. La contrainte est une activité mentale, une déduction mentale qui nous dit “ tu dois être ainsi et donc faire ainsi”. Ceci nous amène aussi à la fausse bonne image de nous et en sens inverse du courant, c’est à dire en sens inverse de la source.
Beaucoup d’enfants sont qualifiés de paresseux parce qu’ils ne sont pas motivés, ou, plus souvent, démotivés. Mettez-les en face de quelque chose qui les passionne et vous verrez l’énergie qu’ils vont déployer. Ou alors rendez passionnant ce que vous voulez leur faire faire, montrez leur les belles facettes, le coté ludique ou le coté intéressant, bref motivez-les, vous serez étonnés des résultats.
Nous nous sommes souvent crus paresseux parce qu’il nous était demandé de faire quelque chose qui ne nous motivait pas, ou alors de faire quelque chose d’autre que ce que nous étions en train de faire passionnément. Mais ceci n’est pas de la paresse.
Il nous reste à explorer la propension à ne rien faire. Et, personnellement, j’ajouterai : à ne rien faire dans certains domaines de notre vie. Car il est des paresseux qui s’ignorent…
La paresse, en fait, c’est ne pas faire ce que nous avons à faire, nous défiler face à nos responsabilités.
La vie nous propose de poser des actes, d’agir dans les circonstances qui sont là, de relever le défi qu’elle nous soumet. Le paresseux, ou la paresseuse, se défile, va chercher à éluder le défi, à ne pas prendre ses responsabilités, à ne pas agir. Bref quand nous sommes paresseux, nous sommes lâches et manquons de courage.
Cette attitude a de multiples sources : peur, manque de confiance en soi, sentiment d’incompétence. Mais ces multiples raisons ont en fait une seule vraie source : l’idée que nous ne pouvons pas.
Si nous regardons la source de notre paresse, nous allons découvrir une part de nous persuadée qu’elle ne peut pas, qu’elle ne sait pas, qu’elle n’est pas capable ou même qu’elle n’aime pas faire ce qu’elle a à faire. Bref, il y a là un enfant qui n’a pas pu grandir correctement dans certains domaines de la vie.
Car la paresse ne se cantonne pas au travail dans le sens d’activité productrice. La paresse touche à toutes nos activités, dans le sens agir, faire. Agir et faire touchent à tous les domaines. Et c’est ainsi que des mordus du travail peuvent être de grands paresseux. Qui ne connait pas, par exemple, un père totalement investi dans son activité professionnelle mais totalement désinvesti au niveau de ses activités familiales?
Pouvons-nous imaginer un instant comment réagirait cet homme si nous le traitions de paresseux?
Et pourtant….
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire