dimanche 3 juin 2012

La Luxure - Chapitre I

  Le domaine ici est un peu glissant, nous allons donc avancer sagement, si possible…
 
La luxure désigne un penchant immodéré pour la pratique des plaisirs sexuels.
 
Mais, en fait l’étymologie du mot luxure vient du latin luxuria, c’est à dire surabondance: une végétation luxuriante.
 
En fait la luxure désigne une surabondance de plaisirs. Le plaisir sexuel, certes, mais tous les plaisirs sont concernés.
 
Il n’est pas question de fustiger le plaisir, mais bien de se pencher sur ce que représente la recherche de trop de plaisirs, de toutes sortes de plaisirs, d’une surabondance de plaisirs.

  Si le plaisir sexuel a pris le devant de la scène de la luxure c’est sans doute parce qu’il est le plus accessible, le plus à portée de tout un chacun, le plus immédiatement à portée de main , mais aussi parce que la luxure est liée au 2° chakra. 
 
Pourquoi, alors, serions-nous en quête de plaisirs? Qu’est-ce que le plaisir nous apporte? Que ressentons-nous quand nous avons du plaisir?
 
Ne parlons-nous pas alors de satisfaction?
 
Le plaisir nous apporte de la satisfaction. Nous sommes alors satisfaits. Et si nous recherchons, de façon immodérée, du plaisir c’est qu’il y a en nous une insatisfaction, …ou plusieurs.
 
La luxure nous parle de notre insatisfaction.
 
Pourquoi sommes-nous insatisfaits? Quelle part de nous est insatisfaite?
 
Et bien tout simplement la part qui n’a pas pu goûter pleinement au plaisir. Car le plaisir fait partie de la vie et nous sommes là pour prendre plaisir à vivre, plaisir à être, plaisir à agir ou ne pas agir, à manger ou à jeuner, à sentir, à regarder, plaisir en chaque chose.
 
Si nous n’avons pas pu goûter librement à ces plaisirs , si nous avons été coupés de notre sentiment de plaisir, si le plaisir nous a été pointé comme une erreur, nous nous sentons coupables d’avoir du plaisir et nous allons le rechercher dans des plaisirs “permis”, tout en restant insatisfaits.
 
Car les plaisirs vécus de cette façon ne combleront jamais la véritable insatisfaction que nous éprouvons.
 
Nous avons vu dans la gourmandise qu’il y avait un besoin qui n’était pas comblé. Et il est vrai que lorsqu’un besoin est comblé nous nous sentons satisfaits. Mais le plaisir nous amène sur une autre octave, au delà du besoin, dans un domaine où le plaisir existe en soi et pour soi, comme par exemple le plaisir que nous pouvons éprouver à avoir fait quelque chose, nous sommes alors “contents” de nous. Ou le plaisir que nous avons à regarder un beau ciel.
 
La satisfaction dont il est question ici est une satisfaction qui va plus loin, comme s’il nous était demandé non plus de satisfaire nos besoins primordiaux, mais d’être satisfaits de toutes choses y compris les plus immatérielles, les plus subtiles.
 
Alors, prenons-nous plaisir à toutes choses?
 
Sommes-nous satisfaits dans tous les domaines de notre vie?
 
Si nous répondons non, et il y a de fortes chances que ce soit le cas, quelles sont les parts de nous qui se sentent insatisfaites?
 
Ou alors peut-être n’avions-nous tout simplement pas conscience de ce sentiment d’insatisfaction et avions-nous recherché des plaisirs immodérées sans nous poser la question?
 
Nous partons à nouveau en quête de nous-même, à l’écoute de ce que nos actes nous racontent, nous dévoilent : avons-nous pu jouir pleinement des plaisirs qui s’offraient à nous? Avons-nous été respectés dans la jouissance de ces plaisirs ou avons-nous été frustrés?
 
Prenons le temps, prenons plaisir à le découvrir, à nous découvrir.
 
N’avons-nous pas un soupir de satisfaction lorsque nous découvrons ce que nous cherchions?
 
N’est-ce pas un plaisir?

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