dimanche 10 juin 2012

Dialogue avec l'enfant intérieur

A plusieurs reprises au cours de notre exploration, nous avons évoqué l’enfant intérieur. L’enfant intérieur est la part de nous qui a gardé toutes ses qualités de fraîcheur, d'innocence, de créativité, de spontanéité, d’imaginaire, de souplesse, de curiosité, etc… mais aussi la part qui a conservé les blessures, les incompréhensions, les croyances qui se sont accumulées sans pouvoir être résolues.
 
Tant que l’enfant en nous demeure dans sa difficulté, il va nous mettre, nous adulte, en difficulté. C’est pourquoi nous nous trouvons parfois déstabilisés par nos propres réactions, comme si un ressort inconscient nous faisait agir. 

C’est dans ces moments-là que bien souvent notre enfant intérieur souffrant nous impose en quelque sorte sa propre difficulté, nous parle à sa façon de ce qui le perturbe. Et c’est dans ces moments-là qu’il nous faut prendre le temps de nous tourner vers lui pour établir un dialogue.
 
Pour cela il suffit de se remettre dans l’émotion qui vient de nous déstabiliser et de la laisser vivre en nous en se donnant pour but de retrouver cette “première impression”, car cette première impression est celle qui s’est gravée, imprimée en nous, et qui conditionne nos comportements futurs.
 
La première fois où nous avons ressenti cette émotion va remonter à la surface et nous allons nous retrouver dans nos souvenirs, à tel âge, grâce à cette impression. C’est avec nous, enfant, dans ce souvenir que nous allons établir le dialogue.
 
Il s’agit donc, d’un dialogue entre nous enfant et nous adulte. Et nous allons tout simplement demander à “nous enfant” de parler car nous l’écoutons. Nous sommes tout ouïe et prêts à entendre ce qu’il a à nous dire. D’ailleurs, bien souvent le simple fait de lui dire que nous voulons entendre ce qu’il a à nous dire et de lui signaler que nous l’avons bien entendu, suffit à désamorcer le problème.
 
En effet, bien souvent l’enfant a souffert de ne pas avoir pu parler, être écouté et être entendu. Bien souvent il a été rabaissé, nié et mis de coté sous prétexte qu’il disait des sottises ou qu’il y avait des choses bien plus importantes que lui, quand il ne lui a pas été dit qu’il n’était pas le centre du monde.
 
Or l’enfant est le centre du monde, de son monde. C’est en prenant sa place au centre de son monde dans l’enfance qu’il va peu à peu pouvoir prendre sa place dans “le monde” en tant qu’adulte, le passage s’effectuant naturellement, graduellement. En lui niant cette place au temps où elle doit lui être accordé, dans l’espace du monde qu’il commence à construire avec son environnement immédiat, il aura du mal à faire la transition et sera en difficulté par la suite pour devenir vraiment mature et trouver sa place dans un monde élargi aux autres.
 
D’autres fois par contre un véritable dialogue devra s’installer pour que nous puissions apprendre et comprendre ce qui a gêné ou blessé  notre enfant intérieur, c’est à dire nous nous-même à cet âge-là. Et les souvenirs vont remonter, révélant parfois des histoires simples mais mal vécues, des incompréhensions ou de véritables blessures. Il nous appartiendra à nous adulte de réconforter, expliquer, ou guérir notre enfant.
 
Bref, il nous appartiendra de donner à cet enfant ce qu’il aurait dû recevoir.
 
Il ne s’agit pas là de dénigrer les proches qui n’ont pas pu faire cela, mais bien plus de palier aux manques, car si ces proches n’ont pas fait ce qui était à faire c’est tout simplement qu’ils n’ont pas pu, étant eux-mêmes pris dans leurs propres blessures, manques ou difficultés.
 
Dit plus simplement : il nous appartiendra de nous aimer et surtout aussi, de recevoir l’amour de cet enfant, car, nous le verrons plus tard, il y a là une étrange omission dans les manuels de psychologie…

3 commentaires:

  1. je lis depuis quelques jours vos billets ce ce blog est l'autre et je suis ravie de ce partager
    j'ai par ailleurs beaucoup de pas vers des réconciliations profondes mais il n'est pas inutile de lire car des petits points peu nous échapper...

    merci de cette générosité

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  2. j'adore de que tu écris chtistine ! continue ça fait du bien

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